L'arbre trônait dans la plaine aride, non loin du village, depuis des temps immémoriaux.
Les grands-mères et les grands-mères des grands-mères l'avaient toujours vu. On disait qu'il était aussi vieux que la Terre. On le savait magique.
Des femmes trompées venaient le supplier de les venger, des hommes jaloux, en secret, cherchaient auprès de lui un remède à leur mal. Mais personne ne goûtait jamais à ses fruits magnifiques.
Pourquoi ?
Parce que la moitié d'entre eux était empoisonnée. Mais on ne savait pas lesquels !
Le tronc massif se séparait en deux grosses branches dont l'une portait la vie, l'autre la mort.
On le regardait mais on ne le touchait pas.
Une année, un été chaud assécha la terre, un automne sec la craquela, un hiver glacial gela les graines déjà rabougries.
C'est alors que la famine envahit bientôt le village.
Pourtant, seul sur la plaine, l'arbre demeurait imperturbable. Aucun de ses fruits n'avait péri.
Les villageois affamés se dirent qu'il leur fallait choisir entre le risque de tomber foudroyés, s'ils goûtaient aux merveilles dorées, et la certitude de mourir de faim s'ils n'y goûtaient pas.
Un homme dont le fils ne vivait plus qu'à peine osa soudain s'avancer.
Sous la branche de droite il fit halte, cueillit un fruit, ferma les yeux, le croqua et...survécut.
Alors tous les villageois l'imitèrent et se ruèrent sur les fruits sains de la branche droite.
Repus, ils considérèrent la branche gauche : avec dégoût d'abord, puis haine ensuite.
Leur coeur emplis de colère, ils regrettèrent cette peur qu'ils avaient eue et décidèrent de se venger en coupant la branche droite au ras du tronc.
En 2 jours, l'arbre amputé de sa moitié empoisonnée noircit, se racornit et mourut sur pied, ainsi que ses fruits.
Ainsi se termine cette histoire qui nous vient de loin. Mais que peut elle bien nous apprendre et nous dire ?
Elle nous apprends simplement que cet arbre, représente le symbole de nous même, de ce que nous sommes au fond de nous.
Et oui ! Car bien avant que la sagesse nous illumine, que nous soyons à la fois bons et méchants, généreux, avides, emportés, en proie à l'erreur ou en quête de vérité, nous traversons tous pourtant la vie sur nos deux pieds et nos deux jambes !
Et vous chères sœurs et chers frères, y avez-vous déjà pensé ?
Si nous étions naturellement bons, nous n'aurions aucun mérite à le devenir !
En cela, la morale de cette histoire c'est que la première étape vers le bonheur est de nous accepter tel que nous sommes, et la seconde est de métamorphoser ce qui est négatif en nous !
Paix et Harmonie,